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Waterloo, ou le lourd secret de Grouchy. 1banni10
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 Waterloo, ou le lourd secret de Grouchy.

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Légat Montcalm
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MessageSujet: Waterloo, ou le lourd secret de Grouchy.   Waterloo, ou le lourd secret de Grouchy. EmptyLun 14 Juin - 19:15

"Evadé de l'île d'Elbe pour une remontée sans le moindre échec conduite depuis la plage de Golfe-Juan jusqu'à Paris, Napoléon eut beau jurer et promettre qu'il ne serait plus désormais, loin des guerres de conquêtes, qu'un administrateur civil avisé de la nation française, il n'empêche que l'état de réduction dans lequel il retrouva son ancien territoire, en mars 1815, ne put que l'inciter à grignoter au moins à nouveau la Belgique dont la Révolution l'avait fait héritier. Ce histoire d'avoir au moins en mains un pays qui ressembla, même vaguement, à un empire. Et de fait, les Cent Jours ne furent pratiquement consacrés, non plus depuis le palais des Tuileries, mais celui de l'Elysée, où l'empereur se sentait plus à l'aise pour travailler, qu'à organiser la campagne de Belgique qui, le 18 juin de la même année, devait s'achever dans la débâcle et l'horreur de l'une des plus grandes bataille que Napoléon eut jamais à conduire, celle de Waterloo. En fait, et tous les historiens s'accordent évidemment sur ce point, cette bataille aurait théoriquement dû être, et sans aucunes difficultés, haut la main gagnée par les troupes françaises. Car le 17 juin, veille de l'imprévisible grande défaite, c'est un bulletin de victoire sur tous ces champs de batailles qui ouvrait les portes de la ville de Bruxelles que l'empereur rédigeait, persuadé que le 18 juin au soir ou le 19 au plus tard il serait installé en maître au coeur de la capitale de la capitale belge, tant pour ses troupes et lui-même, cette campagne avait si parfaitement débuté.

Depuis le palais de l'Elysée, Napoléon n'avait guère eu de mal, en rognant sur les conscriptions à venir et en rappelant des troupes dissoutes, à former en peu de temps l'armée forte de 120 000 hommes qui lui était nécessaire pour fondre sur la formidable coalition qui lui était opposée. 120 000, c'était pourtant peu face à 100 000 anglais et 120 000 prussiens, entre autres forces envoyées pour lui barrer le chemin. Mais cette campagne, Napoléon la voulait si habilement conduite du pur point de vue stratégique que, inévitablement, elle lui aurait apporté la victoire. Comme il l'avait fait à Austerlitz et pour principalement tous les grand combats qu'il avait eu à conduire, Napoléon comptait, pour cette campagne, tout organiser encore une fois pour éviter la jonction des troupes ennemies qui, alors, n'auraient pas manqué d'écraser ses forces, aussi vaillantes et volontaires qu'elles aient pu l'être.

C'est ainsi que le 16 juin, les troupes impériales écrasaient d'abord les prussiens à Ligny, parvenant même à blesser Bücher qui, désormais, commandait théoriquement une armée en déroute. De son côté, Ney, lui, s'occupait des anglais, faisant tout pour empêcher la jonction. La chose s'annonçait comme plus délicate qu'avec les prussiens, mais la victoire finale apparaissait à juste titre à l'empereur comme acquise tant qu'il priverait ainsi Wellington de toute jonction avec les prussiens de Blücher maintenant rejetés au loin. Les tenir ainsi écartés du champ de bataille, et ce pour mieux les battre une seconde fois après que le sort des anglais eu été scellé, c'est la mission que l'empereur confia un peu légérement au maréchal Grouchy.

Aristocrate de naissance, marquis de Grouchy, déjà officier sous l'Ancien Régime, avait acquis ses plus haut galons au cours des guerres de la Révolution, puis du Consulat et de l'Empire, et ce jusqu'à ce que, pendant les Cent Jours, Napoléon ne le constitue maréchal de France. Pendant toute l'épopée napoléonienne, il avait servi fidélement le consul puis l'empereur sur le Rhin, en Espagne, ... bien qu'il se soit au départ montré, et très ouvertement, parfaitement hostile au coup d'état de 18 brumaire. En fait, sous Bonaparte puis Napoléon, entre les deux hommes, l'empereur et Grouchy, ce fut constamment un peu de méfiance l'un vis à vis de l'autre qui s'imposa en leurs rapports. Ce bien que Grouchy, Grand Aigle de la Légion d'Honneur, puis comte d'Empire, soit finalement parvenu, au cours de la parenthèse des Cent Jours, du généralat au maréchalat.

C'est donc lui, marquis de Grouchy, qui, au lendemain de Ligny, fut chargé de poursuivre et surveiller les prussiens en débâcle pour qu'en aucun cas ils ne puissent faire quelque jonction avec les anglais. Le problème, dont n'avaient connaissance ni Napoléon ni Grouchy, c'est que l'armée prussienne, leurrant son monde par des marches trompeuses, n'était guère plus affectée que cela tant dans le moral que dans leur commandement par l'échec pourtant cuisant de Ligny. En fait, cette armée d'un Blücher théoriquement aux abois, c'est sur des kilomètres qu'elle allait, avec les corps dirigés par Grouchy, promener très loin du véritable théâtre des combats conduits contre les anglais près d'un tiers de l'armée française. Et les promener si bien même que, se laissant momentanément masquer par un petit corps d'armée aux ordres de Thielman, l'armée prussienne effectua, sans que Grouchy ne remarque quoi que ce soit, une manoeuvre de retour vers les anglais. C'est ainsi que , certain que sa proie à surveiller de très près continuait de se replier vers Wavre, Grouchy continua de poursuivre une armée fantôme qui, en fait, lui tournait le dos et avançait à grands pas vers Waterloo, précisément Mont-Saint-Jean, où Napoléon comptait bien finalement écraser sous peu les anglais. Mais l'affaire traînait avec ces maudits anglais conduisant bataille bien mieux que Napoléon ne pouvait le prévoir. L'ordre ayant été donné à Grouchy, une fois le cas prussien réglé, de ramener ses troupes sur le champ de bataille, afin d'en finir avec les anglais, l'empereur, dont les corps d'armée étaient sévèrement mis à mal par l'ennemi sur l'une de leurs ailes, comptait bien sur ce renfort pour coucher le soir même à Bruxelles. En fin de journée, et au milieu des combats, c'est donc avec joie qu'il vit dans sa lunette arriver une armée rejoindre le théâtre des opérations, persuadé que c'étaient là les corps mis à disposition de Grouchy. Et plus cette armée se rapprocha de lui, de sa vue, mieux il comprit que c'était là en fait Blücher qui revenait sur place avec son armée intacte, alors que Grouchy était encore à le chercher vers Wavre et marchait sur cette ville.
Et c'est ainsi que les formidables armées anglaise et prussienne purent sans peine s'opposer à une armée impériale affaiblie d'un bon tiers de ses effectifs, toujours en train de se promener vers Wavre. Avec, à leur tête, un maréchal qui mangeait tranquillement une bonne assiette de fraises au moment où, à portée de son de canon, l'armée française était purement et simplement étrillée sous la pression coalisée.

Il est évident que, face à un tel gâchis qui achevait tout espoir de durée pour l'Empire, Grouchy fut assez unanimement désigné comme, par sa profonde incurie et la manoeuvre militaire dont il avait été le jouet, le seul coupable de tout ce formidable échec militaire.

A propos de l'absence de son maréchal, Napoléon dit plus tard à Las Cases, à Sainte-Hélène : "Le maréchal Grouchy, avec 34 000 hommes et 108 pièces de canon a trouvé le secret qui paraissait introuvable de n'être, dans la journée du 18, ni sur le champ de bataille de Mont-Saint-Jean ni sur Wavre... La conduite du maréchal Grouchy était aussi imprévisible que si, sur sa route, son armée eut éprouvé un tremblement de terre qui l'eut engloutie."

Puis Grouchy fut aussi désigné par les officiers supérieurs qu'il avait sous ses ordres. Car l'ordre dont il disposait n'était nullement impérieux. Maréchal de France, il était à ce titre libre d'initiatives dans le cas où la situation aurait changée. Or, de là où il se trouvait en vadrouille, poursuivant une armée qui avait depuis longtemps fait route en sens inverse, l'état-major de Grouchy comprit bien, aux bruits des canonnades de Mont-Saint-Jean, qu'on s'y battait de façon anormalement féroce. Et en la matière, en cas de doute, "marcher au son du canon" étant l'une des premières directives à laquelle devait naturellement se plier un officier supérieur, Grouchy fut supplié par ses généraux de faire marche arrière vers Waterloo où, sans doute, son arrivée était vivement attendue. Etrangement, le maréchal n'en fit rien.

Lorsque Grouchy reçut finalement un message de l'empereur l'exhortant par ordre de revenir, tout y était désormais consommé au milieu de membres déchiquetés d'hommes et d'animaux et de caissons défoncés, alors que l'empereur, qui avait obstinément cherché à mourir au milieu des ultimes mêlées, opérait sa dérisoire retraite à pieds, encadré par un carré de sa garde. Pour le coup, c'est sans avoir perdu beaucoup d'hommes et de matériel qu'à l'issue de sa promenade militaire Grouchy se rendit à Namur, en l'attente d'ordres nouveaux, tout informé qu'il était de la défaite dont il avait été la seule cause.
Là, il apprit la première abdication de l'empereur en faveur du petit roi de Rome, alors âgé de 4ans, et fit spontanément, devant ses troues, allégeance à ce prince dont il savait d'avance que, vu les enjeux internationaux, il ne régnerait jamais sur un empire français à jamais démantelé et convoité pour ses restes tant par les Alliés que par les derniers rejetons de la dynastie des Bourbons.

Momentanément proscrit par le régime de Louis XVIII, celui de la Seconde restauration, alors que comme Ney il aurait pu être fusillé pour avoir, pendant les Cent Jours, rejoint les intérêts de Napoléon, Grouchy put sans peine s'exiler un temps en Amérique.
Il n'y resta guère longtemps, car curieusement, l'ancien maréchal d'Empire ne fut guère inquiété par les conseils militaires mis en fonctions par le gouvernement de Louis XVIII, pas plus que par la royale vindicte qui sans pitié frappait partout ceux qui avaient si aisément rallié l'Empire des Cent Jours.
C'est ainsi que Grouchy put rentrer en France dès 1821, année de la mort de Napoléon, alors qu'en France l'épuration conduite contre bonapartistes ne s'était pas encore achevée. Sa retraite, car on ne voulait plus entendre parler de cet encombrant personnage au si curieux comportement le 18 juin 1815, fut parfaitement aménagée. Grouchy fut ainsi rétabli dans ses titres, grades et honneurs fixés le 19 mars 1815.
Et c'est tranquillement, sans avoir eu jamais à s'expliquer devant qui que ce soit de son comportement le 18 juin 1815 que, nommé pair de France et rétabli maréchal, Grouchy s'éteignit, en mai 1847, à Saint-Etienne, de retour de son voyage d'agrément en Italie.

Le tout, en la matière, concernant cette folle journée du 18 juin, qui devait à elle seule décider pour peut-être des siècles de l'histoire de l'Europe,reste de savoir si Grouchy a à lui seul perdu toute la bataille de Waterloo par sa seule incapacité à diriger ses troupes, ou bien si il s'est à cette occasion bel et bien rendu coupable de trahison avérée, acheté par l'ennemi.

Car pour ce qui est d'avoir à lui seul perdu la bataille de Waterloo, il faut bien reconnaître qu'aucun des plus grand stratèges du temps ne s'y serait mieux pris.
Nanti d'un commandement suprême, Grouchy réussit l'exploit, en seulement 24h, de n'être jamais nulle part, de vider l'armée impériale d'un tiers des ses effectifs pour poursuivre une armée prussienne de près de 100 000 hommes qui réussit le tour de force de disparaître jusque sous son nez.
Ce furent là des erreurs militaires, en un jour qu'il savait capital pour la poursuite des événements, qui , force est de le reconnaître, paraissent bien étranges de la part d'un maréchal de France encadré par des généraux l'exhortant, mais vainement, de retourner à Waterloo où lui et ses hommes étaient tellement attendus.

En fait, les indices pouvant laisser entendre que Grouchy a bel et bien trahi, qu'il ait ou non été en ce sens acheté, sont fort nombreux.
Il y a d'abord pour en témoigner son étrange poursuite des prussiens. Une poursuite aux règles fixées par l'empereur , mais libre d'initiatives. Elle fut une véritable petite promenade militaire à l'occasion de laquelle ses troupes, privilégiés car elles ne perdirent vraiment que peu de monde, musardèrent au possible, et sous les ordres du seul Grouchy.
Et puis il y a cette armée prussienne de 100 000 hommes, ce n'est pas rien comme volume à déplacer tout matériel compris, qui d'un coup lui passe sous le nez pour retourner réaliser sa jonction avec les anglais sans que lui, maréchal de France, officier aguerri disposant en outre de toutes sortes de voltigeurs et d'observateurs, ne voit rien.
Et puis il y eut, passé le court exil en Amérique, son retour en grâce, dès 1821 qui, toujours,laissera planer un lourd doute relativement à sa probité, spécialement pour cette journée du 18 juin 1815.

Ce qui paraît le plus probable en cette affaire, c'est que Grouchy ait volontairement agi, ce 18 juin, en toute connaissance de cause, mais pour son compte seul, et sans avoir été acheté par quelque puissance que ce soit.
Tout simplement ennemi des régimes imposés par Bonaparte, et ce dès le 18 brumaire, il avait tout simplement senti, après avoir vécu de près toutes les guerres du Consulat et de l'Empire que, passé la débâcle de Russie et la campagne de France de 1814, tous les soubresauts de l'Empire prêt à plusieurs fois se régénérer n'étaient que queue d'étoile filante, et qu'un nouvel ordre européen s'installerait désormais, et pour longtemps. Et c'est pour cette raison que, sans doute acheté par personne, n'agissant que sur sa propre initiative, Grouchy mit fin lui seul, à sa manière et sans calcul préalable, à ce soubresaut de l'Empire mourant qu'avaient constitué ce régime maintenant dit des Cent Jours. Cent jours qui, s'ils s'étaient continués, auraient sans doute offert au monde, pour les années à venir, des champs de bataille encore plus meurtriers même que celui de Waterloo."


Didier Audinot
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