La
bataille de Ligny également appelée
bataille de Fleurus opposa l'armée
prussienne menée par le
maréchal Blücher à une partie
de l'armée française commandée par
Napoléon Ier. Elle se déroula le
16 juin 1815, soit
deux jours avant la
bataille de Waterloo. Ligny fut la dernière victoire
de Napoléon. Mais c'est une victoire moins importante et décisive que ne
le croit Napoléon car, après un combat d'une grande férocité et de
nombreuses pertes dans les deux camps, les prussiens - enfoncés en leur
centre - réussisent leur repli sur les ailes, sans être poursuivis la
nuit venue par les troupes napoléoniennes.//
Prélude
Mouvement des troupes pendant la bataille de Waterloo
Lors de la période dite des
Cent-Jours,
Napoléon arrive à Paris le
20 mars 1815 et
répartit l'ensemble de ses forces pour assurer la défense des frontières
et constituer une armée que l'on appellera « Armée du Nord » pour
marcher contre les Anglo-Hollandais et les Prussiens qui s'avancent en
Belgique en venant respectivement du nord et de l'est. Le but de
l'Empereur est de combattre ces forces séparément.
Le jeudi
15 juin, les Français chassent les avant-gardes prussiennes
qui occupaient
Charleroi et qui se replient vers
Ligny. Napoléon donne alors à
Ney qui vient d'arriver le commandement des 1
er et 2
e Corps (aile gauche) avec mission de
s'emparer de Quatre-Bras (au nord de
Charleroi)
où des éléments anglais se sont avancés. Il confie le commandement de
l'aile droite (3
e et 4
e Corps, 2
e Corps de Cavalerie) à
Grouchy sans que les ordres ne soient bien transmis (le
maréchal
Soult fut un piètre chef
d'état-major). Napoléon garde en réserve le 6
e Corps, la Garde et trois corps de cavalerie. Il faut savoir qu'à ce
moment, l'armée de Napoléon est loin d'être réunie car beaucoup
d'éléments se trouvent toujours au sud de la
Sambre et
le peu de ponts existants en limite fortement le franchissement.
La bataille
le champ de bataille
Le
16
juin, le 1
er Corps prussien se trouve à
Ligny, le 3
e entre Sombreffe
et Boignée et le 2
e en position arrière, au
nord-ouest de Sombreffe. Quant au 4
e qui
compte 30 000 hommes, il est trop loin et ne sera pas impliqué dans
cette bataille.
Blücher dispose ainsi de 83 000
hommes et de 224 canons.
Bien qu'ayant confié le commandement de l'aile droite à
Grouchy, Napoléon, comme il en a l'habitude, donne
directement des ordres aux subordonnés de ses subordonnés directs. Il
aligne ainsi, en face des Prussiens, afin de les fixer en front, les 3
e et 4
e Corps,
respectivement à l'ouest de Saint-Amand et au sud-est de Ligny. Il fait
ensuite marcher vers l'est le 1
er Corps
(qu'il avait placé sous les ordres de
Ney)
pour prendre les trois corps prussiens à revers et obtenir ainsi une
victoire complète.
Ney, qui n'a pas été informé de cette décision de
l'Empereur, rappelle son 1
er Corps qui fait
ainsi un va-et-vient inutile.
Ne voyant pas arriver le corps de
Ney,
Napoléon se voit obligé d'engager des unités de la Garde et des unités
de cavalerie qui viennent de franchir la
Sambre. Il
perd du temps mais gagne toutefois la bataille. Habilement et malgré
des pertes sévères (25 000 hommes tués, blessés et de nombreux
déserteurs), les Prussiens arrivent à se replier.
Pour l'anecdote, le maréchal Blücher échappa miraculeusement à la
capture par les Français, capture qui aurait pu avoir d’importantes
conséquences pour la France. En effet, vers la fin de la bataille, le
cheval de Blücher est tué, s'écroulant sur lui et l'immobilise
totalement, alors que les soldats français approchent ! Mais le soleil
se couchant, les cavaliers français ne virent pas le vieux Prussien, qui
fut dégagé de son cheval par son fidèle aide de camp, le comte von
Nostitz, resté près de lui après sa chute.
Les pertes des Français s'élèvent à
8 500 hommes.
Après la
bataille Ni la nuit, ni le 17 au matin les Prussiens ne sont inquiétés dans
leur repli. C'est seulement à 11 heures que Napoléon charge Grouchy de
les poursuivre.